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Dire au revoir


Vient le moment où il faut bien partir… Même si on n'en a pas envie. Même si on laisse derrière soi un paradis de verdure, de couleurs, un émerveillement permanent, même si on a trouvé le bonheur absolu, même si on a été pleinement soi. Tout cela est déjà hier. C'est aujourd'hui et demain qu'il faut vivre. Je ne trouve pas d'intérêt à la mélancolie. J'ai la passion des nouveaux départs. 


J'ai horreur des aurevoirs. Peut-être parce que je n'y crois pas. Peut-être parce qu'au fond de moi, je reste liée d'une façon ou d'une autre à ce, ceux, celles qui comptent pour moi. Je n'ai jamais considéré le temps ou la distance comme un obstacle à la relation ; plutôt comme un révélateur. On retrouve toujours ceux avec qui on doit réaliser quelque chose. Il suffit d'être patient.


Peut-être qu'après plus de dix déménagements en France et ailleurs, j'ai appris à me protéger des émotions trop fortes, à doser mon attachement, à trouver du plaisir dans les moments de solitude, à me concentrer sur ce qui me tient en équilibre, à ne prendre que le meilleur de chaque rencontre, de chaque lieu, de chaque épreuve, à grandir dans le mouvement. Je ne trouve pas d'intérêt au déchirement. Je crois en la fidélité.



J'ai horreur des aurevoirs comme je vis mal les compliments. On veut tous être aimés et à la fois nous ne savons que faire de l'amour qu'on nous porte. Quand on me dit "Voce vai fazer muita falta, Nathalie !" ça m'étreint le cœur parce que de mon côté je ne veux pas ressentir ce manque, ce vide. Je ne veux ressentir que du plein. S'il n'y a pas de vide, je n'ai pas besoin de le remplir. Je ne remplace pas les gens. Je les garde près de moi.


Il me faudra tout de même dire aurevoir à ce Brésil si attachant, à l'immense gentillesse et douceur des brésiliens que j'ai rencontrés, leur bonne humeur malgré la terrible situation économique, à l'immense liberté possible dans un pays-continent, au sentiment de fusionner avec la grande nature, aux chants des oiseaux, aux volées de perroquets, aux chouettes des terriers, aux aras bleus qui tous les jours passent au dessus du jardin, aux colibris que je n'ai jamais réussi à photographier, aux petits singes qui viennent manger des bananes dans nos mains, aux gampas qui dévorent les mangues, aux noix de coco qu'on cueille à loisir, aux fleurs odorantes et de façon plus prosaïque aux places de parking disponibles et non payantes. Au revoir… 

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